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Origine du Groupe : North America
Style : Electro Ambient , Electronica , IDM , Glitch
Sortie : 2009
Par pour http://www.obskure.com
SE, des initiales du fondateur Sebastian Ehmke, développe avec "Epiphora", une électronica ambiancée dont les fluides se répandent sinueusement. "Epiphora" est une série d’ambiances délicatement
agencées, un jeu de textures continu au cœur duquel bat un petit cœur : une pulsation sculptée avec finesse, minimale et fine et qui vient épaissir, sans excès, de vraies mélodies.
Nouvelle carte de visite officielle du projet SE et premier album pour le label électro Tympanik (Chicago), "Epiphora", emballé sous un beau design blanc posé sur digipack (limité à trois cent
trente trois copies, et qui nous rappelle l’optique visuelle froide, en moins abstrait, d’un Mlada Fronta) garde pour lui bien des atouts : une perspective hypnotique et cinématographique,
quelque chose qui se conjugue à un vrai sens de l’épure. C’est pensé. IM, et pas IDM. Intelligent Music. Intelligent Sensible Music. ISM.
Les atmosphères se générant tout le long de ce flux mélancolique procurent assez souvent un frisson, doux. Et cette globalité provoque, in fine, un sentiment troublant. Celui d’assister à un film
composé de dégradés ambrés, filtre coloré derrière lequel se déroulent une série de paysages pré-nocturnes : recomposés par les machines, tirés de la nature pour rejoindre un monochrome
translucide. Il voudrait en recomposer, filtre synthétique aidant, la pénombre. Désincarner, réinventer, réincarner. "Epiphora", c’est l’œuvre d’un Démiurge improvisé et inspiré, un court-métrage
imageant les fins de journée. Cette musique, à l’enveloppe accueillante, agit en clair obscur et, certes, trahit bien le jeu de quelque influence. Mais on n’invente rien à partir de rien, non ?
SE s’aventure parfois dans des zones proches du Trip Hop ("I need a Medic"), de la musique contemporaine voire répétitive (vous reconnaîtrez l’influence de quelqu’un sur les canevas bouclés de
piano de "Aer-"). Et puis il y a ce grondement, sourd mais pas menaçant, ce frémissement de vie : la rondeur des basses, hors de toute velléité monopolistique mais bien présente. Les basses
n’assomment pas, elles créent simplement une dynamique de réveil. Jumelées à des rythmiques scratchy et délicates, elles leur offrent la rondeur en compensation mais les laissent porter un
lointain souvenir,quelque chose ayant à voir avec l’industriel (le très beau "Null", le fondant "Hitchhiker"). Les basses, finalement, infusent une lumière, elles poussent sans écraser. C’est
quelque chose qui nous fait dire qu’il est un lendemain, qu’il y aura un réveil.
L’album se clôture par trois remixes signés Flaque, DNN & Huron, et Quench. Ils clôturent avec goût et à propos un discours musical de forte cohérence et surtout, doté d’un pouvoir
d’envoûtement. Innovant non, "addictif" oui. "Epiphora" est une belle petite chose, une perle qui rejoindra le rang de nos "beaux disques" : ceux vers lesquels on se plaît à revenir,
régulièrement. Ceux qui dessinent un sillon dans notre conscience des choses ; écrins qui, à l’ouverture, nous donnent finalement à revoir le monde.
Tracklist :
01. Komplex_a
02. 15mg
03. 23R0 and TH3 5T4R5
04. I need a Medic
05. Null
06. Androgenetic Bullshit
07. Hitchhiker
08. Aer-
09. Komplex_b
10. No Need for Voices
11. 23R0 & TH3 5T4R5 reconstructed by Flaque
12. 15mg remixed by Quench
13. 15mg remixed by DNN & Huron
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