http://www.myspace.com/djshadow
Origine du Groupe : North America
Style : Abstract Hip Hop , Hip Hop , Alternative
Sortie : 2011
Par reno pour http://www.ouestime.com
J’écris rarement des billets « sensibles », sur ce blog. Certains sont parfois assez acerbes, quand le groupe ou l’artiste passe à côté de son sujet, à l’image du dernier album de The Horrors par
exemple. Mais certaines fois, comme c’est le cas ici, le cas est plus complexe car l’artiste – DJ Shadow – est on ne peut plus respecté, adulé par un bon nombre d’entre vous, mais dénigré par
d’autres, à juste titre, ou non.
En sortant son chef d’œuvre « Entroducing », DJ Shadow a immédiatement enfilé la casquette de demi-dieu de la musique contemporaine, premier à avoir produit un album entièrement à base de
samples, initiateur du courant « abstract hip-hop », etc., etc. L’engouement général pour le producteur était donc largement mérité. Le second « The Private Press », passé à la moulinette,
engageait le premier changement du DJ vers une radicalisation de son style. Le tempo est donné, DJ Shadow ne veut plus se cantonner à ce qui l’a rendu célèbre, mais plutôt approfondir un style,
ce qui passe évidemment par une diversification musicale, une ouverture d’esprit que tous ses fans de la première heure n’ont pas forcément saisi. C’est ce qui lui a valu ces critiques
(principalement négative) à la sortie du (il est vrai) décevant « The Outsider ».
Le mieux dans l’histoire, c’est que Joshua Davis s’en fout. Royalement. Pour lui, on avance uniquement en osant, en créant, et en défrichant des terrains inconnus. Je me pose donc cette putain de
question : la critique d’un album doit-elle être strictement subjective ou au contraire fondée sur un ensemble d’éléments qui permettent de comprendre le contexte ou la valeur de l’artiste
notamment ?
Chacun y trouvera sa solution. En ce qui nous concerne, DJ Shadow balançait l’EP « I Gotta Rokk » récemment, en préambule à ce futur album qui s’annonce encore… différent. Là encore, les cœurs se
brisent et les critiques fusent. J’ai d’ailleurs été assez déçu du conformisme de la toile et certains blogs qui n’ont décelé aucune étincelle dans cet EP qui, s’il n’atteint pas des sommets,
reste d’une qualité supérieure. Et ce, malgré l’influence pitchforkienne pourtant positive. Je n’ai pas forcément sauté au plafond en écoutant des titres comme « I Gotta Rokk » ou « I’ve Been
Trying », mais cela m’a tout de même semblé de bon augure pour la suite des évènements. Pourtant au-delà de la musique, le producteur revient à ses premières amours de postes assez longues (6’29
pour « I Gotta Rock », 7’38 pour « Def Surrounds Us ») ; morceaux dans lesquels les influences varient, du rock assez hard à une sorte d’électro-glitch pimpée dans une ambiance générale un peu
psyché.
J’aime donc cette légèreté dont fait preuve Shadow, cette douce naïveté, la tête baissé sur ses machines, et cette force qui lui permet de suivre le chemin qu’il souhaite. Je souhaite juste qu’on
lui laisse sa chance. Malheureusement, ce sera certainement la dernière pour beaucoup. Ou la première pour d’autres.
Tracklist :
01. Back To Front (Circular Logic) (2:05)
02. Border Crossing (3:36)
03. Stay The Course (3:36)
04. I’ve Been Trying (3:13)
05. Sad And Lonely (3:10)
06. Warning Call (3:35)
07. Tedium (2:27)
08. Enemy Lines (5:23)
09. Going Nowhere (0:28)
10. Redeemed (4:26)
11. Run For Your Life (3:25)
12. Give Me Back The Nights (3:55)
13. I Gotta Rokk (6:29)
14. Scale It Back (4:17)
15. Circular Logic (Front To Back) (4:55)
16. (Not So) Sad And Lonely (4:30)
17. Come On Riding (Through The Cosmos) (4:48)
18. Def Surrounds Us (7:38)
19. Let’s Get It (Bass, Bass, Bass) (3:42)
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