http://www.myspace.com/dezarie1
Origine du Groupe : North America
Style : Reggae
Sortie : 2010
Par Simon Clair pour http://coupdoreille.fr
Lettre En 2003, Dezarie sortait l’album Gracious Mama Africa qui est plus ou moins resté confidentiel. Mais entre ce disque et moi, c’est un peu à la vie à la mort. Alors forcément, à chaque
nouvelle livraison de cette chanteuse des îles vierges américaines, j’attends au tournant, sur le bord de la route façon Tour de France.
Et le voilà, il est sorti ce disque. Il est même tombé du ciel après avoir ouvert à la hache rasta les nuages qui flottent au dessus de Babylone. Sous lourde influence biblique, The fourth book
est une prière et donc par définition, c’est mystique mais c’est aussi un peu mou et chiant. On a vite l’impression d’être à la messe du dimanche, au dernier rang, là où les vieux ronflent.
Dezarie a clairement décidé de renforcer l’aspect spirituel de sa musique mais sur le chemin vers Zion, elle se perd un peu au milieu des nappes de synthés, des reverbs divines et des choeurs
démultipliés. D’habitude, la voix de la chanteuse possède quelque chose de dingue, elle te creuse la tête et te fragmente l’esprit en plein de trucs lumineux. Sauf que là non. Là c’est plutôt Les
Choristes et c’est bien dommage. Seuls Roots & Culture et Ghettos of Babylon nous rappelle un peu la Dezarie de l’époque Gracious Mama Africa.
L’une des grandes forces du reggae, c’est sa capacité à mêler en un même cri engagement politique et spiritualité. Or, dans The Fourth Book, on a qu’une seule face de l’édifice. Même musicalement
cela se remarque. Les tempos ralentissent, les grooves ramollissent et l’incroyable ossature de combat à laquelle nous avaient habitués Midnite (le backing band) disparaît pour quelque chose de
beaucoup plus atmosphérique et fumigène. On n’est même plus clairement dans le reggae mais plutôt dans une sorte de musique sacrée. Le rastafarisme possède maintenant ses chants grégoriens.
Ici, le reggae ne fait plus peur. Il n’est plus cette grande silhouette sèche qui effraye avec sa coiffure guerrière, sa démarche disloquée à la Rockers et ses paroles du genre « I’m like a
walking razor, don’t you watch my size, I’m dangerous ». Il n’est plus ce mec allumé qui parle de guerre et de ganja en même temps. Il n’est plus que ce vieux sage qui médite dans un coin et
n’embête personne.
En bref, cramons un peu moins de cônes et un peu plus de voitures.
Tracklist :
01 - Jah Know Better
02 - Tryin To Be God
03 - Ghettos Of Babylon
04 - Everyday
05 - Children Of The Most High
06 - Foolin Yourself
07 - Roots & Culture
08 - Not Yours
09 - Defend Right
10 - Holy Of Holies
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